C'est un travail extrêmement minutieux, car la couche d'or ne fait que 5 microns d'épaisseur. Les feuilles sont d'une incroyable fragilité.
Ensuite on passe le chien, c'est un pinceau à poil très dur, qui sert à ôter tous les petits grain qui pourraient se trouver collés sur la surface. Comme vous l'imaginez, on peut être amené à faire plusieurs couches d'assiette. Au minimum compter deux couches. Au maximum, je n'ai jamais vu plus de 7 couches.
Enfin on applique la feuille d'or sur une surface impeccable. Impeccable signifie, bien sur, que la surface ne comporte plus aucun défaut, mais aussi qu'aucune graisse ne se trouve sur le support. Il ne faut donc plus toucher le bois avec la main.
Revenons à notre petit miroir :
Dans un second temps, on ajoute l'assiette. C'est une préparation à base de colle de peau de lapin et d'argile colorée. On l'appelle parfois Bol d'Arménie. Ca donne ça après la 1ère couche :
Entre chaque couche il faut bien évidemment laisser sécher, poncer, rechercher des petits trous qui n'auraient pas été comblés, et on recommence.
Cette étape nécessite beaucoup de temps, car le ponçage peut s'accompagner de reparure. La reparure, c'est le fait de re-préciser les contours d'un élément sculpté. En effet lorsque l'on passe une couche de solution de blanc de Meudon, c'est un peu comme lorsque l'on passe un enduit sur un mur : on laisse une couche de matière, certes de faible épaisseur, mais qui petit à petit va estomper les fines ciselures des motifs. La reparure consiste donc à supprimer l'empattement excessif.
Notons bien que dans le cas d'une restauration, ce travail peut être très important. Il arrive même que le doreur doive reconstituer des morceaux entiers de frise par moulage.
La dorure à l'eau (suite).