Les livres.
Il existe un patrimoine méconnu du grand public et pourtant passionnant que sont les livres très anciens. Nous parlons des livres recopiés ou rédigés à la main. Il s'agit donc de livres précieux, et rares. Le plus souvent ils sont enluminés.
Il existe une période charnière située entre 1450 et 1500, entre les livres manuscrits et les livres publiés par un procédé mécanique qu'est l'impression. En effet, la période 1450-1500 est le début de l'imprimerie de Gutenberg. Dans le jargon des bibliophiles, les livres imprimés durant cette période s'appelle les incunables. Nous allons donc nous intéresser aux livres antérieurs aux incunables.
A lors bien sûr, à cause de leur coût, et de leur délai de fabrication, les livres manuscrits sont réalisés en nombre très faible. Ils sont réservés le plus souvent aux textes religieux. On les retrouve donc dans les bibliothèques catholiques, musulmanes et juives.
Au fil du temps, ces ouvrages vont connaitre un essor en devenant accessibles aux monarques, et aux riches commanditaires. Ils vont ainsi venir peupler les bibliothèques privées.
Leur contenu va également se diversifier. On va trouver ainsi des textes concernant la chasse, des herbiers, des cartes, mais aussi des livres d’histoires drôles et mêmes des manuscrits érotiques.
Les quelques passionnés d'art fortunés vont se livrer à une surenchère dans la commande de livres d'heures. Comme il s'agit de livres religieux, ces livres vont pourvoir être utilisés, et montrés. Plus leur facture sera belle, et plus le propriétaire sera considéré comme sérieux. Et finalement, on considèrera ce type de livre comme un symbole de savoir vivre et de richesse. Ils témoignent également d'une connaissance de la langue écrite, ce qui n'était pas systématique à cette époque.
Beaucoup de livres ont ainsi été produits et conservés dans des bibliothèques privées ou religieuses. Malheureusement les incendies, et les révolutions ont détruits bon nombre de ces trésors. Ensuite c'est les marchands eux-mêmes, qui préféraient découper des enluminures pour les vendre en petits tableaux, qui ont contribués à diminuer encore le nombre de manuscrits.
Depuis 1970 environ, la France a pris conscience de son patrimoine, et donc a décidé de créer des fonds bibliothécaires spéciaux afin de conserver ces livres.
Beaucoup de livres furent ainsi reversés dans les bibliothèques municipales. Notons que dans certains de cas, ces manuscrits ne sont pas toujours répertoriés avec une description, ce qui fait que leur contenu est inconnu.
La numérisation :
Partout en Europe, des institutions comme la BNF ont pris en charge la numérisation de ces documents et à leur diffusion sur Internet (en France c’est toujours la BNF qui fait ce travail).
Ensuite les clichés sont dans le domaine public pour une utilisation privées, et vendues pour une utilisation commerciale. Le propriétaire des clichés reste celui qui a fait le travail de numérisation.
Par exemple : Le manuscrit Les Très Riches Heures du Duc de Berry a été démonté une fois en 1980 et numérisé à cette occasion. Il ne l'a jamais plus été après.