Très curieusement, plusieurs maisons d'édition de facsimile dénigrent complètement leurs concurrents. Je ne sais pas d'ou cela vient, mais je l'ai encore constaté récemment. Alors que les constructeurs automobiles peuvent reconnaitre leurs concurrents comme porteurs de bonnes innovations, parfois dans le monde du facsimilé médiéval, c'est l'inverse.
Si vous choisissez d'acuérir ce type de livre, je vous recommande de lire le texte qui suit, car le monde de l'édition en facsimile est entaché de petites malhonnêtetés savoureuses.
1/ Le vrai-faux or et les couleurs.
Les éditeurs indiquent souvent que leur reproduction comporte de l’or. Ainsi par exemple, vous pouvez lire dans leurs catalogues que les enluminures à l'or sont reproduites à l'identiques, lorsque l'on ne lit pas tout simplement qu'elles sont reproduite avec de l'or.
Alors, c'est faux, sauf pour Patrimonio Ediciones qui pour 2 de ces livres (vrai au 01/01/2012) a effectivement utilisé de l'or pour certaines enluminures.
Dans tous les autres cas, il faut savoir que ces éditions en facsimilés sont des reproductions par photocopies. Certes il s'agit de photocopie de haute qualité sur papier respectant l'épaisseur de l'original, mais on reste dans le domaine de la photocopie. Les ors des enluminures facsimiles, sont faites avec de l'encre dorée (le plus souvent du laiton).
Ainsi les Éditions du Faksimile et Moleiro Editor se targuent de reproductions à l'or, alors qu'elles n'en sont pas.
Les editeurs font des efforts en colorimétrie pour que les couleurs soient rendues aussi proches de l’original que possible. Nous voulons rendre un hommage à Patrimonio Ediciones qui surpasse en qualité ses concurrents à ce niveau.
2/ Il arrive ensuite que le facsimilé soit partiel.
Ce n’est pas mentionné sur les publicités ou le catalogue de l'éditeur, vous ne le découvrez que lorsque vous serez en présence du facsimilé et que vous connaissez l'original.
Ainsi Les Très Riches Heures du Duc de Berry de Patrimonio Ediciones est un facsimile partiel.
C’est grandement dommageable, car justement toutes les pages les plus enluminées ont été reproduites et qu’il ne manque qu’un petit nombre de pages pour que le livre soit complet.
Lorsque l’on interroge l’éditeur, il nous annonce qu’il s’agit d’un choix arbitraire, confirmé par ses clients, pour diminuer le coût de fabrication. On peut penser que c’est faux, car justement les pages non reproduites sont celles qui ne comportaient pas d’enluminure, donc les moins chères. Par ailleurs, comme le monde du facsimile est très petit, il est assez facile de contacter plusieurs personnes, et justement, je n’ai jamais pu trouver une personne indiquant à l’éditeur de supprimer quelques pages dans un facsimile.
La conséquence de cette petite malhonnêteté est que de très nombreux souscripteurs ont retourné le livre à l’editeur le lendemain de la livraison.
C’est dommage pour 2 raisons :
- L’édition qui avait été totalement vendue en souscription avant la production du facsimile, c’était une première dans le monde de l’édition.
- L’éditeur avait réalisé une série or (avec de véritable feuille d’or). Et le facsimile est toujours en vente aujourd’hui (01/01/2013).
Les clients ont été indemnisés par l’échange avec un autre livre, malheureusement de qualité très inférieur, puisque l’échange a été fait avec d’un facsimile « laiton ».
Heureusement, il est assez facile de se faire confirmer que les facsimilés sont partiels ou complet.
3/ Le livre et le commentaire.
Le livre de commentaires associés au facsimile contient assez souvent le texte de l'original, et la traduction en espagnol, en allemand, parfois en français.
Malheureusement lorsqu'il existe plusieurs livres, parfois l'éditeur se contente de trouver une traduction "toute faite" et ne vérifie pas son adéquation avec le texte du manuscrit reproduit.
Exemple : Le texte du Decamerone Vaticano en facsimile ne correspond pas à sa traduction dans le livre d'accompagnement.
L’éditeur devrait prendre en compte que le client est un spécialiste des livres et qu’il connait le latin et le français ancien.
Nous voulons signaler que Moleiro Editor fabrique des livres de commentaires de grandes qualités, en français, anglais et espagnol.
4/ Le choix des livres.
Dans la liste des mauvaises pratiques, des éditeurs, ils sélectionnent leurs livres dans la stricte intimité. Ainsi ils sont convaincus de créer des facsimiles qui n’ont jamais été édité. Ainsi ils se prennent les pieds dans le tapis, et publient parfois des livres identiques. On peut citer à cet effet le Splendor de Solis, le Roman d'Alexandre ou les Très Riches Heures du Duc de Berry.
4/ Le prix.
Il y a une ultime bizarrerie dans ce monde si particulier du facsimilé, c’est le tarif. Le prix est annoncé souvent avec une réduction de 45% lors de la souscription. A la limite cela peut se comprendre. Ce qui est beaucoup plus étonnant, c’est que le tarif varie d’une semaine à l’autre en prenant +10%.
Ainsi on a vu le facsimile Les Très Riches Heure du Duc de Berry vendu à 7 500 € en souscription, pour atteindre 16 500 € lors des dernières ventes. A titre indicatif, au marché d’occasion ce livre a été vendu 6 000 € (vrai au 01/06/2013).