La réutilisation des matériaux comme remplissage d'un mur ou comme fondation d'une autre partie d'un temple doit être vue comme le changement de temps.
A chaque époque, a correspondu, une construction, avec son illustration. Lorsque ce temps est révolu, alors la partie du temple doit être démontée et parfois repliée dans un autre élément.
Dans certains cas des éléments peuvent également servir d'assise à de nouvelle construction. Ainsi on voit certain éléments de colonne resservir de fondation pour un pylône. Il faut voir dans cette symbolique, la continuité d'un temps qui sert de base à l'époque suivante.
Chaque pierre d'un édifice sacré est positionnée pour illustrer un détail précis. L'ensemble de la construction constitue la réponse à une question philosophique précise. Lorsque le thème abordé nécessite plusieurs développements, alors d'autres temples peuvent être construits. Les coupures dans les scènes sont également là pour guider la lecture. Les joints de pierre sont souvent accentués pour souligner un état ou relier une notion à une autre.
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Certaines pyramides sont en briques de terre, d'autre en pierre, et certaine comme la pyramide de Senefrou à Meidoum est en pierre entourée de brique.
Toute considération architecturale scientifique était exclue. Ainsi l'enceinte de Nectanebo autour du temple de Louxor a des fondations en briques de terre sur laquelle sont posées les pierres de grès.
Reconstitution des arcs de
Nectanébo à Louxor.
L'analyse que nous faisons de l'architecture se rapporte souvent à la masse de l'édifice et à la richesse des décorations dans laquelle nous voulons voir la puissance de l'occupant.
Nous comparons avec nos médiocres demeures actuelles. Nous sommes donc en admiration devant les blocs énormes qui ont été montés à des hauteurs hallucinantes. Nous nous exclamons devant la beauté des bas-reliefs, et les ornements.
Dans les livres, on trouve souvent des descriptions des palais fastueux du roi. Et bien justement, ces palais n'ont jamais existé ailleurs que dans l'imagination des occidentaux. Et pour preuve, nous ne les avons jamais retrouvés. Ils n'étaient pas construits en pierre, mais en argile !
Ils n'étaient pas luxueusement décorés. Il s'agissait de bâtisses fonctionnelles et rudimentaires. L'Égypte ancienne à toujours limité le luxe personnel au strict minimum, car la sagesse ne peut pas résulter une accumulation d'objets.
L'art sacré se réservait la pierre et encore pas n'importe comment. Le choix des matériaux par les architectes se faisaient en fonction de ce qui devait être représenté symboliquement :
- Le grès symbolise la terre, car c'est un agglomérat de sable et d'alluvions apportés par l'eau.
- Le calcaire blanc symbolise l'air, le clair, le pur. Le choix de ce symbole provient de son éclat. Son usage est réservé aux rampes d'accès et lorsque l'on a besoin d'illustrer la pureté, le chemin direct, l'ascension et le détachement.
- Les roches noires que sont le basalte, la diorite, et granit noir. Ces roches proviennent du feu et donc le symbolise. C'est la vie corporifiée. Ainsi on fera le colosse dans du granit.
- La brique de terre qui symbolise l'eau. Tout ce qui vient et va, et donc les habitations des simples mortels.
- Le granit (autre) : est une roche qui vient du feu. Le message inscrit dessus est donc la corporification d'une énergie provenant du feu.
On note que pour la pierre, l'extraction se fit toujours en creusant dans des carrières couvertes, comme on le fit pour nos cathédrales européennes. L'important est que la pierre utilisée n'ai jamais subi l'érosion du temps avant d'être placée.
L'architecture.
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